Un an après le mouvement social de l'automne dernier, vos représentants font le bilan : le dialogue social est loin d'être
renoué, les inquiétudes sont toujours présentes chez les agents et les représentants du personnel sont tenus à l'écart des négociations qui sont leur raison d'être.
Les 5 organisations syndicales boycottent le CTP non
pas sur un dossier brûlant, mais à froid, après avoir testé pendant un an la (non) volonté de dialogue social de la Région.
Vous trouverez ci-dessous le texte complet de la lettre ouverte que nous adressons à Mme la
Présidente (image ci-contre) pour tenter de sortir du dialogue de sourds :
" Madame la
Présidente,
Les organisations syndicales unanimes souhaitent vous interpeler à nouveau sur la situation
désastreuse du dialogue social qui continue à se dégrader depuis le mouvement social de l’automne dernier et vous demande d’y remédier.
A titre d’exemple :
- Il n’est aujourd’hui pas possible de préparer les dossiers en intersyndicale avec
l’administration pour arriver en CTP, sur des dossiers lourds, avec un nombre minimum de points restant à trancher et avec un accord préalable sur tous les points où cela est possible. Il en
résulte des votes diamétralement opposés de l’administration et des représentants du personnel et un passage en force qui ne fait en rien avancer le débat.
- Lorsqu’il y a une préparation, comme par exemple sur le sujet de la Charte informatique,
d’autres problèmes ce posent. Dans le débat sur la Charte, après un débat en réunion de dialogue social et une réunion spécifique de deux heures sur le sujet, on aurait pu espérer un relatif
consensus, mais l’administration a amené en dernière minute dans le dossier CTP des éléments de régression caractérisée sur le droit d’accès des agents des lycées à l’outil informatique, laissant
aux gestionnaires toute latitude pour ne pas appliquer le règlement.
- Les organisations syndicales font le constat unanime que l’instauration des réunions
mensuelles de dialogue social, pas plus que l’augmentation du nombre de CTP à l’année ne permettent un dialogue social constructif, ces réunions servant d’affichage, mais sans aucune volonté
politique derrière.
- Les dossiers en CAP arrivent « ficelés », sans aucune marge de négociation, des
dossiers complémentaires graves arrivent sur table le jour-même de la CAP, ce qui est une entrave à l’exercice de la mission des représentants du personnel qui sont dans l’impossibilité de
préparer les dossiers, des éléments essentiels du dossier des agents, qui devraient permettre aux élus de se prononcer conformément au décret en vigueur leur sont refusés (et ne sont pas
davantage communiqués aux agents).
Les représentants du personnel veulent vous avertir, Madame la Présidente, et avertir
le personnel qu’ils sont méprisés, bafoués dans les instances et autres lieux de soi-disant dialogue social,
et qu’à travers eux, c’est le personnel lui-même qui est méprisé et bafoué.
Ceci renforce le malaise général :
La DRH n’a plus de
rôle de médiation
Le discours tenu aux agents, aux représentants du personnel et aux gestionnaires n’est pas le
même sur le même sujet, d’où le sentiment d’avoir à faire à des responsables (DRH, gestionnaires…) en qui on ne peut plus avoir confiance, qui ne représentent pas le règlement, mais donne les
informations qui les arrangent.
Les agents se sentent infantilisés, déconsidérés, exploités, sans reconnaissance. La question
des non-remplacements est extrêmement mal vécue par les agents.
Les organisations syndicales vous demandent de rétablir le respect envers le personnel
et ses représentants et de ne pas envisager le personnel comme la seule variable d’ajustement.
Veuillez agréer, Madame la Présidente, l’assurance de notre parfaite
considération.
Pour la CFDT :
Dominique Aubry-Frelin
Pour l’UNSA
Didier Cousin
Pour la CGT
Bruno Boualam
Pour FO
Patrick Kubler
Pour la FSU
François Camp"
La secrétaire de la section CFDT du Conseil régional
Dominique Aubry-Frelin (06 82 13 75 11)