"A moins de trois semaines du premier tour de la présidentielle, François Chérèque fait le point sur le positionnement et les attentes de la CFDT dans une
campagne marquée par certaines sorties antisyndicales et un éloignement des questions sociales.
La campagne présidentielle entre dans la dernière ligne droite, quelle est l’attitude de la CFDT durant cette période ?
Depuis 1986 la CFDT ne donne plus de consigne de vote. Nous sommes donc « ni neutres ni partisans »… mais impliqués et
vigilants. (...)La CFDT a interpellé les candidats des principaux partis démocratiques (Parti socialiste, Union
pour un mouvement populaire, Modem, Europe Écologie-Les Verts, Front de gauche) à propos de leur programme en matière sociale et économique, et demandé à les rencontrer avant le début du mois
d’avril.
Quelles ont été les réponses des candidats ?
À l’heure actuelle, quatre candidats nous ont reçus et donné des réponses écrites (...). Seul le candidat de l’UMP ne
nous a toujours pas répondu. Dans ces conditions, nous ne le rencontrerons pas : la campagne officielle entrant dans sa phase ultime, il n’est pas question pour la CFDT de
se trouver en position d’être instrumentalisée par un candidat, à si peu de jours du scrutin.
Que doit-on penser de l’attitude du président sortant ?
C’est la première fois qu’un président de la République sortant refuse d’échanger avec la CFDT. Cela dit, l’attitude de Nicolas Sarkozy ne nous étonne pas
outre mesure ; elle est dans la droite ligne de ses attaques répétées, depuis le début de sa campagne, contre les corps intermédiaires, les partenaires sociaux, les
syndicats. J’avais déjà eu l’occasion, en février, de condamner de tels propos en rappelant qu’au moment où la France doit (re)construire son pacte social, il est nocif de faire
des corps intermédiaires des boucs émissaires à des fins électoralistes.. Depuis, le candidat-président en a remis une couche, en attaquant
directement les militants CFDT d’ArcelorMittal et en les opposant aux « vrais » salariés.Ces propos antisyndicaux et l’idéologie plébiscitaire qui l’accompagne se révèlent dangereux pour la
démocratie en général, et la démocratie sociale en particulier.
Que fera la CFDT après le 6 mai ?
Une chose est sûre : quel que soit le résultat de cette élection présidentielle, la CFDT continuera, comme elle l’a toujours fait, à défendre – avec ses moyens traditionnels, dont la
négociation – les intérêts des salariés. " F.Chérèque
Pour plus d'info (en particulier réponses des 4 candidats ayant répondu : Bayrou, Joly, Hollande, Mélenchon-par ordre alphabétique) vous pouvez consulter
le site national de la CFDT : http://www.cfdt.fr
La Secrétaire de la section CFDT du Conseil Régional de Franche-Comté,
Dominique Aubry-Frelin (06 82 13 75 11).